Le Cap Corse

A Porticciolo, il y a tellement peu de place entre la zone de baignade et la rive nord de la baie que nous sommes obligés de porter une ancre à l’arrière pour bien rester dans l’axe. Il s’agit d’une zone de baignade non exclusive, mais les interdictions peuvent varier d’une zone à l’autre, et il n’y a aucun panneau à terre pour nous signifier les interdictions locales, alors on reste bien sagement à l’extérieur.

Le lendemain, nous mettons le cap sur Macinaggio. Là, il y a de la place pour tout le monde, les baigneurs comme les bateaux. Et bien que nous ayons eu un léger vent de Sud Est pendant tout le trajet, la protection du vent de Nord annoncé doit être correcte. Nous restons là deux nuits, ce qui nous permet de prendre notre temps et de faire quelques provisions.

Entre 17 heures et 19 heures, c’est un flot incessant de bateaux qui entrent au port de Macinaggio. Il doit y avoir des bouchons à l’intérieur… Et nous sommes régulièrement secoués par les bateaux à moteur qui arrivent à fond jusqu’à l’entrée ! En dehors de cela, l’endroit est très agréable.

20 juillet. Aujourd’hui, nous faisons le tour du Cap Corse ! La météo nous annonce un vent variable de force 1 à 3, alors cela devrait être tranquille… Nous partons dans un vent de Sud Est force 3 idéal pour remonter vers le Nord. Cela ne semble en revanche pas suffire pour la vingtaine d’éoliennes implantées sur les arêtes du Cap Corse…

Nous doublons les îles Finocchiarola. Il y a quelques voiliers qui ont passé la nuit dans la rade de Santa Maria. Le vent tourne progressivement à l’Est et nous poursuivons notre route en tirant des bords grand largue entre la pointe d’Agnello et l’île de la Giraglia. Nous faisons maintenant route contre une houle d’Ouest qui approche un mètre, mais fort heureusement le vent est monté un peu.

A l’approche du Cap Grosso, la mer s’agite franchement et devient un peu chaotique, mais le vent tourne progressivement au Nord Est… Et nous pousse toujours. Vers midi, alors que nous sommes un peu au large de l’île de Centuri, le vent mollit franchement. Un tout petit force 2. Soleá devient le jouet de la houle et nous sommes bien secoués. Patience…

Le vent est remonté en tournant au Nord. Nous poursuivons notre route, toujours en tirant des bords grand largue. Le vent monte encore un peu, puis se calme à nouveau. L’ancre plonge dans la baie de la Mortella, entre l’heure du goûter et l’heure du thé…

21 juillet. La météo nous annonce un coup de vent de Nord. Il parait que c’est très rare dans le coin… Soit. Mais il ne semble pas y avoir à proximité de mouillage correctement abrité dans une telle éventualité. Alors nous mettons le cap sur le port de Saint Florent. Une fois n’est pas coutume, nous appelons avant de rentrer (quelque chose me dit que nous avons bien fait…).

Je suis à la barre. Je n’entends pas la discussion entre Christelle et l’employée du port. Mais vu le temps que ça dure, je me doute bien qu’il y a de la négociation dans l’air…
– On ne reçoit pas de bateaux entre midi et 14hOO.
– ??? Euh mais, là ça commence à souffler à plus de vingt nœuds.

Finalement, on nous laisse rentrer et même, on nous aide à nous amarrer. Décidément, l’accueil dans les ports Corses est vraiment étrange… La place qui devait être provisoire, sera finalement définitive. Et malgré le coup de vent annoncé, le port sera assez loin d’être plein.