Une nuit à bord de Celeste of Solent

2 octobre 2009 par Fred

Même s’il n’est pas aussi extrême qu’un VO70, Celeste n’est pas vraiment un classique voilier de croisière… 20 mètres de long, mât en fibres de carbone de 30 mètres, 235 mètres carré de voilure et un niveau très élevé d’équipement classe le Farr 65R Celeste of Solent parmi les voiliers d’exception. Bienvenue à bord !

Nous avons quitté Travemünde en Allemagne juste après le déjeuner. Notre objectif pour cette étape est de parvenir à Swinouscie en Pologne. Mon équipe a pris son quart à minuit. Flemming, notre chef de quart, a barré au cours de la dernière heure. Le vent souffle à environ 25 noeuds dans notre dos. Ce ne sont pas ce que nous appelons de mauvaises conditions, mais les vagues rendent la situation assez délicate. Christian prend le relai de Flemming, mais après moins de 3 minutes à la barre, il fait un empannage involontaire. Heureusement, nous avions installé depuis longtemps une retenue de bôme en sécurité pour empêcher que celle-ci ne change brutalement de bord, ce qui pourrait provoquer de la casse. Flemming préfère ne pas renouveler l’expérience et me demande de prendre la barre.

Bien que le vent souffle assez fort, la température est encore agréable. Le ciel étoilé est magnifique et la Voie Lactée est parfaitement visible. Sans lune, la nuit est très sombre et il est impossible de distinguer ce qui vient en face de nous. On peut apercevoir le phare d’Arkona sur notre droite.

Les répétiteurs électroniques m’aident à maintenir le cap avec un angle de vent constant de 170-180° sur bâbord. Mais après un moment, je n’ai plus besoin de cette assistance électronique. Je peux parfaitement sentir les mouvements du bateau sur les vagues qui viennent dans notre dos. Cela me rappelle le bon vieux temps où je barrais un voilier de course moitié plus petit que Celeste. Qu’il est bon de revenir sur ces excellents souvenirs.

La vitesse est bonne et je tente de surfer chaque vague. J’aime ces moments où le bateau part en survitesse. 11… 12… 13… J’entends Bengt, le skipper qui nous a rejoint sur le pont, qui m’annonce 14,1 nœuds! Ce sera le record de vitesse de notre voyage! Ce bateau est vraiment incroyable. Comme Kjell, un membre d’équipage qui effectue son cinquième voyage à bord de Celeste, m’a dit avant notre départ de Göteborg. Tu vas l’aimer… Tu vas l’adorer!

Nous avons passé le cap Arkona et il est maintenant temps d’empanner. Bengt et Flemming vont à l’avant pour décrocher le tangon de spinnaker que nous utilisons actuellement pour maintenir le génois en bonne position. Comme tout ce que nous devons faire sur ce grand bateau, cela prend du temps. J’essaie de garder Celeste aussi stable que je peux pendant les longs surfs.

Enfin, le tangon est rangé sur le pont. Nous sommes presque prêts à empanner maintenant. Bengt prend la barre et mon rôle consiste maintenant à border l’écoute de grand-voile jusqu’à ce qu’elle soit dans l’axe du bateau. Je mets toutes mes forces sur le winch pour faire cela aussi rapidement que possible. Christian m’aide à la fin car cela commence à être assez dur. Bengt peut maintenant empanner. Le génois puis la bôme changent de bord et je choque l’écoute de grand-voile.

Je peux reprendre la barre jusqu’à la fin de notre quart. Nous naviguons à 10 nœuds, et à 60° du vent apparent, il est maintenant beaucoup plus facile de barrer. Pour le moment, la situation est sans doute moins confortable pour les personnes au repos dans les couchettes. Mais la terre nous protégera bientôt des grosses vagues. Bientôt 3 heures. Les équipiers du prochain quart montent sur le pont. Bonjour ! Je vais bientôt pouvoir profiter d’un repos bien mérité, du vent et des étoiles plein la tête…

Mots clés : Voile