La Croix de Belledonne

12 août 2011 par Fred

A force de randonner autour de la Croix de Belledonne, aux Lacs du Petit et du Grand Doménon, au Lac Blanc, ou encore dernièrement au Lac de Belledonne, il fallait bien que nous allions voir là haut comment c’était… J’en parle un peu lors d’une soirée entre randonneurs à la fin du printemps… On en reparle au cours de notre semaine de randonnée à Névache… Il faut croiser les agendas et voir avec la météo… C’est toujours plus sympa d’avoir une vue dégagée au sommet ! Il faut aussi décider si on la fait en une journée ou deux…

C’est décidé ! La météo nous annonce un bon créneau… Nous constituons un groupe de cinq randonneurs. Nous fixons le départ au 10 août dans l’après-midi. Nous passerons une nuit au refuge de la Pra et monterons au sommet le lendemain.

10 Août : Refuge de la Pra

Distance : 6 km
Temps : 2h10
D+ : 795 m
D- : 65 m

Il est 15h30. La chaleur est supportable. Nous partons sur une large piste globalement à l’ombre. Vers 1500 m, nous rejoignons l’itinéraire le GR549A. Les marques rouges et blanches du GR549 ne nous quitteront plus jusqu’au refuge de la Pra. 50 mètres plus haut, la piste se transforme en sentier qui monte en lacets. Nous quittons la forêt environ 100 mètres plus haut. Les fleurs sont peu nombreuses et peu variées. Une petite pause et nous repartons.

Plus haut nous longeons la conduite forcée qui descend du Lac Crozet. Nous voyons le barrage. Nous arrivons enfin au Lac Crozet après 1h30 de montée. Celui-ci est très bas, peut-être un mètre sous son niveau maximal… Nous poursuivons et 30 minutes plus tard, nous arrivons au Col de la Pra. Encore 5 minutes et nous arrivons au refuge. La plaine en contrebas est envahie par un bivouac de militaires en stage avec l’École Militaire de haute Montagne.

Le refuge de la Pra est constitué de deux bâtiments. L’ancien bâtiment accueille un dortoir et plusieurs chambres. Le nouveau bâtiment accueille la salle à manger et la cuisine au rez de chaussée et deux dortoirs à l’étage. Il n’y a pas de douches, mais des lavabos fermés. L’eau n’est pas chauffée. Le refuge peut accueillir 80 personnes. Certains d’entre nous ont été un peu déçus par le repas. Néanmoins, nous sommes peut-être mal tombé. Le refuge avait été ravitaillé par hélicoptère dans la journée et, bien qu’en milieu de semaine, le refuge faisait salle comble pour le diner, les militaires prenant leur repas au refuge.

11 Août : Croix de Belledonne

Distance : 15 km
Temps : 6h00
D+ : 870 m
D- : 1600 m

Comme souvent en refuge, nous n’avons pas très bien dormi. Nous avons demandé le petit déjeuner à 7h30. A 8h00, tout le monde est prêt et nous partons en direction du Col de la Pra. Le démarrage un peut fort n’est pas tout à fait du goût de Christelle… Une courte pause au col et nous repartons.

Nous arrivons à un replat : un petit lac sans nom à gauche, le torrent à droite, la cascade en provenance du Lac du Petit Doménon face à nous… Il nous faut maintenant monter dans de gros blocs rocheux. Je ne sais pas comment on se débrouille, un cairn mal placé, le manque d’attention, mais nous quittons l’itinéraire normal. Pas de problème, il y a plusieurs passages possibles… Normalement, on doit suivre au début les balises gris métal (en fait les balises repeintes du GR549 qui passait autrefois pas le col de Freydane), puis les balises rouges et blanches qui n’ont pas été repeintes jusqu’en haut.

Le terrain n’est pas facile, et nous mettons 50 minutes pour arriver au Lac du Petit Doménon. Celui-ci est toujours aussi superbe et mérite bien une petite pause. Nous continuons en pente douce jusqu’à dépasser le Lac du Grand Doménon. Nous avons une ancienne carte au 1/25000 et à partir du Névé de la Grande Pente, l’itinéraire n’est plus cartographié. De loin, nous voyons déjà que le névé, qui autrefois était permanent, n’existe plus. Nous savons toutefois que l’itinéraire est fréquenté, il devrait donc bien y avoir un sentier ou quelque chose d’approchant. Arrivés vers 2470 mètres, nous découvrons sur notre droite un sentier très bien marqué qui grimpe très raide à travers le pierrier. C’est là que nous allons !

Après 100 mètres de montée très raide, la pente s’adoucit. Plus haut, nous laissons sur la gauche un sentier qui part en direction du Col de Freydane. Vers 2700 mètres, nous traversons un petit névé. Nous passons ensuite entre deux lacs sans nom. Nous en laissons un troisième sur la droite. Ces trois lacs ne figurent pas sur notre carte. On les trouve en revanche sur la dernière édition. Encore quelques mètres et nous apercevons le sommet. Nous traversons un pierrier quasi plat. Il n’y a plus de sentier, mais quelques cairns indiquent l’itinéraire à suivre. Nous trouvons malgré tout quelques fleurs dans cet univers totalement minéral.

Nous approchons du versant Est et nous retrouvons un sentier qui mène jusqu’au sommet de la Croix de Belledonne. Nous croisons une troupe de militaires. Ceux-là ont quitté le refuge avant nous… Nous arrivons enfin au sommet. Il y a déjà du monde… Bizarrement, tout le monde s’entasse juste sous la Croix, rendant celle-ci peu accessible pour les plus sensibles au vertige. Ne serait-il pas plus simple d’aller au sommet, puis de redescendre d’une dizaine de mètres pour céder la place aux suivants ? Au dessus de nous, deux hélicoptères de l’armée font des exercices… L’un d’eux reste en statique au dessus du Grand Pic de Belledonne pendant plusieurs minutes. Ils s’en vont enfin !

Nous pouvons maintenant profiter du paysage… Au Nord-Ouest, le Grand Pic de Belledonne, tout proche, nous cache la vue. A l’Ouest, nous voyons les Grandes Rousses et la station de Vaujany. En se penchant un peu, on peut observer le Lac de Belledonne 800 mètres plus bas. Au Sud-Ouest, nous trouvons les glaciers du massif des Écrins et à droite, le Taillefer. Entre les deux, nous apercevons le Dévoluy au loin. Nous observons encore la Croix de Chamrousse au Sud, le Vercors au Sud-Est et le massif de la Chartreuse à l’Est. Le Lac Blanc est à nos pieds. Le Glacier de Freydane semble bien petit… Au loin, le regard porte jusqu’au Massif Central. On aperçoit même la fumée de la Centrale du Bugey.

Nous ne nous lassons pas du paysage. La météo nous gratifie d’une visibilité exceptionnelle. Nous restons près de 40 minutes au sommet. Mais il nous faut penser à redescendre. 1600 mètres et 3h30 de descente, il va falloir prendre soin des genoux…

Mots clés : Randonnée