A l’abri du vent d’Ouest

1 juillet 2012 par Fred

20 juin. Après un arrêt d’à peine plus d’une heure à Bonifacio, nous repartons en direction de la côte orientale de la Corse. Le vent est annoncé au Sud-Est, force 2 à 4. Cela devrait nous permettre de passer entre la Corse et les Lavezzi, par l’étroit Passage de la Piantarella.

En fait le vent est au Nord-Est, pile dans l’axe du passage. Nous préférons contourner les Lavezzi, plutôt que de forcer le passage au moteur. Le vent forcit un peu. Nous devons prendre un ris, mais c’est finalement dans un vent faiblissant que nous arrivons dans le golfe de Rondinara.

C’est l’abri parfait pour attendre la bascule de vent prévue. Nous nous retrouvons à pas moins de 40 bateaux dans le golfe ! En début de soirée, le vent tourne brutalement à l’Ouest et monte quasi instantanément à plus de 20 noeuds. Nous observons nos voisins qui se précipitent vers leur baille à mouillage pour rallonger la chaîne…

Finalement, le plus gênant dans cette bascule de vent, c’est que nous nous retrouvons dans le sillage des gaz d’échappement d’un bateau à moteur qui doit recharger ses batteries. Je n’ai rien contre le fait d’utiliser le moteur (ou un groupe électrogène) pour recharger les batteries, dans la mesure où, généralement, c’est assez discret.

Mais là, la puanteur est telle que nous sommes obligés de nous cloîtrer à l’intérieur du bateau, tous panneaux fermés. Alors au bout d’un moment, je gueule un peu… approuvé par des voisins italiens qui ont bien compris « ça pue ! ». Mais rien n’y fera, le propriétaire du « bateau qui pue » a décidé que ça devait durer 10 minutes de plus, ça durera 10 minutes de plus…

Le lendemain matin, il nous remet le couvert au petit déjeuner. Fort heureusement, le vent a tourné un peu et, cette fois, nous ne sommes pas directement dans son sillage. Le golfe se vide petit à petit, mais nous décidons de rester quelques jours en attendant que le coup de vent passe…

23 juin. Le vent souffle toujours de l’Ouest à force 6. La météo annonce toujours du 7, voire du 8, dans les bouches de Bonifacio. Le détroit entre la Corse et la Sardaigne accélère le vent que celui-ci soit d’Est ou d’Ouest. Le phénomène est bien connu des météorologues et des marins qui préfèrent attendre que ça se calme pour le passer.

Nous décidons d’aller un peu plus au nord chercher du vent plus calme. Le départ se fait donc en fanfare au portant et Soleá avance à plus de 6 nœuds. Mais après moins d’une heure, le vent tombe. Plus rien… La mer est encore un peu agitée et on se fait secouer… Après une demi heure à ce régime, le vent repart légèrement, à l’opposé. Nous terminerons donc la journée au près jusqu’au golfe de Pinarellu.

Ce mouillage est moins bien abrité que le golfe de San Ciprianu à quelques milles de là. Et Christelle préfère ce dernier. Alors, le lendemain, dès le petit déjeuner avalé, nous mettons le cap au Sud. Mais nous ne le retrouvons pas tout à fait tel que nous l’avons laissé deux semaines plus tôt. D’une part, il y a plus de monde (ça, c’était prévu), mais aussi de nombreuses bouées ont été installé au Sud Ouest du golfe, limitant fortement la place disponible pour mouiller dans la zone.

Mais nous avons de la chance… Le vent est encore au Nord Est et tous les bateaux sont donc de ce coté du golfe, laissant libres les meilleures places à l’abri du vent d’Ouest prévu… Il va de soi que nous ne nous faisons pas prier…

Mots clés : Voile