Le Taillefer

4 juillet 2011 par Fred

Distance : 14.1 km
Temps : 6h20
D+ : 1375 m

L’an dernier, nous avions fait une randonnée au Lac Fourchu. Nous n’avions bien sûr pas pris l’itinéraire le plus fréquenté et le plus rapide, histoire de ne pas boucler la randonnée en deux heures. Le coin nous avait séduit et le Taillefer, 800 mètres plus haut, nous tendait les bras. Évidemment, il fallait revenir plus tard dans la saison. Cette fois, il ne s’agit pas de s’attarder au Lac Fourchu et nous partons donc du parking du Lac de Poursollet.

9h30. Il est déjà un peu tard, mais il nous faut le temps de faire la route et de patienter dans les bouchons de Grenoble. Le Lac Fourchu est indiqué à 1h30. Quatre minutes plus tard, il est indiqué à 1h15. Encore 3 minutes plus tard, il est indiqué à 1h05. Encore 3 minutes et il n’est plus qu’à 0h50 ! Ils sont comiques dans le coin… Si les trois premières indications sont évidemment farfelues, la dernière est la bonne.

Nous faisons une petite pause au lac et prenons ensuite un sentier relativement bien balisé par des cairns. De la brume monte de la vallée et commence à couvrir le Lac Fourchu. Pas de quoi s’affoler. Nous poursuivons. Il n’est cependant pas question pour nous d’attendre le sommet pour manger, d’autant que je sens que Christelle faiblit un peu dans la montée qui est bien raide. Je vois un petit bout d’herbe dans cet univers minéral. Il est 11h40. Je pose mon sac.

Nous repartons après une courte pause de 30 minutes. La montée dans le pierrier devient vraiment très raide. On ne peut plus vraiment parler de sentier. Nous suivons une trace que nous perdons aussitôt pour en trouver une autre à coté ou plus haut. Parfois, il est plus facile de mettre les mains. Mais globalement, le chemin est toujours bien balisé en vert et par des cairns. Nous croisons un couple. Madame peine dans la descente. Comme bien souvent en randonnée, la montée est techniquement beaucoup plus facile que la descente. Nous poursuivons notre route et arrivons enfin au Col du Grand Van.

Le col est très large et couvert de Renoncules des Glaciers. A notre gauche, le Taillefer, à notre droite, le Rocher Culasson. Nous apercevons un trio qui monte tout droit au Taillefer. Nous allons suivre le sentier, à nouveau bien tracé. Mais que sont ces marques bleu, blanc, rouge ? Pourtant, sur la carte au 1:25000, la limite du Parc National des Écrins, si elle n’est pas très éloignée, ne suit pas le sentier… Alors ?

Nous arrivons enfin au sommet du Taillefer, immensément large. Nous croisons les randonneurs que nous avons vus monter. L’un d’eux semble tout droit sorti de l’Himalaya avec sa grande barbe blanche, son turban et ses sandales… Des Sandales ? Pas possible ! Il a triché ! Où est son tapis volant ? Passons… Nous poursuivons jusqu’à la statue de Saint Eloi, qui aurait été installée par des militaires en 1998. Le Vercors, le Dévoluy, les Écrins, les Arves, les Grandes Rousses, Belledonne, la Chartreuse… Malgré les nuages qui continuent de monter à l’Ouest, le panorama est superbe !

Il faut maintenant penser à redescendre. Nous empruntons le même sentier jusqu’au col du Grand Van. Les nuages approchent. Avec l’humidité, le vent nous glace et nous enfilons gants et coupe vent. Nous obliquons à gauche puis remontons sur la crête en direction du Petit Taillefer. Les nuages sont désormais sur nous. Nous sommes enveloppés… Quelques secondes après, tout est clair. Et le jeu recommence. Les nuages tourbillonnent autour de nous.

Après le Petit Taillefer, nous redescendons sur la crête. Puis les balises oranges nous guident sur la face Sud de l’arête. Le passage devient franchement aérien et il faut souvent mettre les mains. Nous sommes désormais à l’abri du vent et nous pouvons reprendre une tenue plus estivale. Plus bas, nous apercevons le lac de l’Emay. Nous poursuivons ainsi à flanc de montagne, quelques mètres sous l’arête. Nous passons sous la croix du Sergent Pinelli. Là, les choses deviennent plus faciles. Nous sommes désormais sur un vrai sentier qui descend rapidement jusqu’au Pas de la Mine.

Nous basculons sur la face nord. Nous voyons le lac de Brouffier en contrebas. Le sentier est balisé en rouge, en jaune, parfois même en rose… Aucune chance de perdre sa route. Le sentier contourne le lac de Brouffier. Nous arrivons à l’intersection avec le sentier qui remonte sur le lac. La descente devient vraiment très facile, sauf une fois arrivés dans les bois et la combe Oursière. Nous dévalons les 500 derniers mètres jusqu’à la route en 30 minutes ! Enfin, nous suivons l’itinéraire balisé du GR50 – qui nous avait déjà emmené jusqu’au Lac Fourchu le matin – jusqu’au parking du Lac de Poursollet, en empruntant quelques bouts de route.

Mots clés : Randonnée