Août en Corse

11 Août. La baie de la Mortella est un endroit vraiment sympathique, mais au mois d’Août, il vaut mieux ne pas être sujet au mal de mer… En effet, le mouillage est exposé, toute la journée, à la houle mécanique provoquée par les incessantes allées et venues des bateaux à moteur dans le golfe de Saint Florent. Toujours à fond, y compris à moins de 300 mètres des côtes où la vitesse est limitée à 5 nœuds…

Nous décidons de repartir vers l’Ouest. Nous retournons d’abord dans la baie de l’Acciolu, toujours aussi belle et peu fréquentée la nuit. Le lendemain, nous voulons tester l’Anse de Peraiola, pas très loin. Nous arrivons en début d’après midi. Mais, vers 18h00, un employé du poste de secours vient à nous en Canoé et nous demande de quitter la bande des 300 mètres car le mouillage y est interdit. J’exprime ma surprise… Mais nous obtempérons. Il fait beau, ce n’est pas un problème…

13 Août. Nous mettons le cap sur la baie d’Algajo, une endroit plus joli qu’il ne pourrait paraître de loin. Nous passons la journée du lendemain à compléter l’avitaillement à Calvi. La nuit n’est une fois de plus pas très bonne, les bars de la plage et autre club de vacances étant plutôt bruyants.

15 Août. Pas question de repasser une nuit devant la plage de Calvi ! Nous filons vers le golfe de la Revellata où nous trouvons une place idéale pour Soleá. En début de soirée, un voilier Italien se met à proximité. Il a jeté l’ancre assez loin – dans la posidonie – et a tiré fort. Du coup, l’ancre a dû se déplacer et les bateaux ne sont finalement pas très éloignés. Si Monsieur ne parle qu’italien, Madame parle un anglais impeccable. Je lui explique que le vent venant seulement de tourner, notre ancre n’est pas devant le bateau mais dessous. De plus, le vent étant annoncé un peu plus fort pour la fin de la nuit, je crains une collision… Monsieur n’a pas l’air commode et ne veut rien entendre… Je stoppe la conversation. Je pense qu’il ne bougera pas. Nous attendons 10 minutes et c’est finalement nous qui partons un peu plus loin.

16 Août. Comme annoncé, le vent de Sud Ouest a forci. Rien de bien méchant, mais il n’est pas possible d’aller passer la nuit sur la côte. La houle rendrait le mouillage beaucoup trop inconfortable.

17 Août. Nous pouvons partir ! Mais le vent est vraiment faible 4-5 nœuds. Le passage de la Revellata est un enfer ! Il ne s’écoule pas une minute sans qu’un bateau à moteur ne passe à fond à proximité de nous, levant la mer qui devient franchement chaotique. A peine, nous commençons à avancer à quelques dixièmes de nœuds que nous sommes arrêtés par les vagues du bateau suivant. Parfois Soleá se met en travers des vagues et devient complètement incontrôlable pendant plusieurs minutes… Vers 13h00, le balai des bateaux à moteur se calme, et nous pouvons enfin poursuivre notre route vers la baie de Crovani.

18 Août. Nous poursuivons notre route vers le Sud et nous allons passer la nuit dans l’Anse de Focolara, un endroit charmant, peu fréquenté la nuit. Et le lendemain, nous passons la journée à longer la réserve de Scandola. Tous les bateaux se dirigent vers le golfe de Girolata, qui doit être bien encombré. Nous poursuivons vers le golfe de Porto. L’anse de Gradelle est complètement recouverte de corps morts pour petits bateaux. Même chose pour l’anse de Caspio. Voilà donc deux mouillages impraticables l’été. Nous rebroussons chemin et allons passer la nuit dans la Cala di Lignaghia, déserte.

20 Août. Christelle veut voir Cargèse. Alors va pour Cargèse ! Le mouillage devant le port est un peu encombré alors nous préférons aller dans la baie de Menasina, toute proche. Il est tôt. Il n’y a encore personne. Mais la baie ne tarde pas à se remplir.

21 Août. Impossible de dormir avec la foire qu’il y eu cette nuit sur la plage… Du coup nous partons tard, trop tard. Et le vent mollit. En chemin, nous renonçons à rejoindre le golfe d’Ajaccio et décidons de nous enfoncer dans le golfe de Sagone et d’aller mouiller au sud-est de la baie de Lischia. L’angle le mieux abrité est couvert de corps morts occupés par des petits bateaux, alors nous nous mettons un peu à l’écart. A peine l’ancre jetée, un employé du poste de secours vient à notre rencontre en canoé.

Comme un air de déjà vu… Le jeune nous explique gentiment qu’il y a un arrêté préfectoral et que le mouillage est interdit dans la bande des 300 mètres.
– Et tous les bateaux à coté ?
– Ce n’est pas la même côte, c’est pas la plage…
– Et on peut se mettre où alors ? L’autre bateau là bas, il est bien devant la plage dans la bande des 300 m.
– Oui. Au delà du deuxième chenal, on ne surveille plus. Vous pouvez vous mettre là.
– OK. On va aller là bas alors…

On se déplace… Et je cherche sur Internet. Et je trouve tous les arrêtés de la préfecture maritime. Je trouve celui qui concerne la baie de Lischia. Et je découvre que le mouillage n’y est nullement interdit. Pas plus qu’il n’est interdit dans l’anse de Peraiola… Alors, quel est ce jeu auquel se livrent les postes de secours ? Virer les bateaux au mouillage en vertu d’une réglementation qui n’existe pas… Dans quel but ?

22 Août. Nous sortons du golfe de Sagone au près dans une brise légère et allons mouiller dans le golfe de Peru. Pas devant la plage… Mais sur la côte Nord. C’est plus joli et nous ne serons pas dérangés.

Le lendemain, nous commençons notre remontée vers le Nord. Mais le vent est vraiment très faible. Nous faisons une halte à Porto d’Arone, juste le temps du repas, car cette petite baie, que nous avions trouvé sympathique au mois de Mai devient impraticable en cette saison. Corps morts, chenaux, zone de baignade, bref les bateaux de passage sont repoussés très loin… Et comme d’habitude, nous sommes secoués par les bateaux à moteur… Nous poursuivons donc notre route, mais le vent n’est pas avec nous et nous terminons la journée au moteur pour passer la nuit dans la Cala di Lignaghia, toujours aussi peu fréquentée.

24 Août. Encore une belle journée qui s’annonce. Nous poursuivons tranquillement notre remontée au près vers le Nord. Le vent léger nous permet d’approcher de près la côte de la réserve de Scandola et de profiter pleinement du paysage. Bien sûr, nous sommes bien le seul voilier à naviguer à la voile dans les parages…

25 Août. Après une nouvelle nuit passée dans l’Anse de Focolara qui nous avait bien plu à l’aller, nous rejoignons le golfe de la Revellata. Du vent fort de Sud Ouest est annoncé pour la nuit et le lendemain. Est-ce la fin de l’été ?