Petit tour en Sardaigne

1 juillet 2012 par Fred

26 juin. Ça y est, le vent d’Ouest s’est calmé et, d’après la météo, ne devrait plus dépasser force 5 dans les Bouches de Bonifacio. Nous mettons donc le cap au Sud. Le vent s’est tellement calmé que nous partons dans un vent nul. Nous avons prévu une étape de 35 milles, alors si nous voulons avancer un peu, et arriver avant la nuit, il vaut mieux mettre le moteur. En plus, ça permet de recharger les batteries qui commencent à être à plat…

Moteur, moteur, moteur… Je suis prêt à péter un câble. Enfin, un peu plus de deux heures après notre départ, nous touchons une légère brise de Sud Ouest. Nous pouvons enfin couper le moteur… Au fur et à mesure que nous progressons vers le Sud, le vent tourne progressivement, à l’Ouest, puis au Nord Ouest. On envoie le spi ! Le vent monte. Là, ça devient franchement agréable !

Finalement nous arrivons à la Cala di Volpe à l’heure du goûter. Nous choisissons de mouiller devant la plage. L’endroit est assez encombré à cette heure-ci mais nous trouvons une petite place. Quelques grands yachts mouillent un peu plus loin. Nous nous jetons à l’eau dès que le bateau est rangé. En effet, depuis une dizaine de jours, les baignades ont remplacé les balades à terre.

Au retour, j’observe les occupants du petit yacht à coté. Monsieur, Madame, leur fils unique et trois employés. Le fils a sorti tous ses « jouets ». Un semi-rigide, deux jet skis et un petit dériveur. Il faudra bien une demi heure aux employés pour ranger tout ça, avec la petite grue, avant de lever l’ancre…

Le lendemain, nous continuons notre route au Sud. Nous passons au pied du Capo Figari. Plus de 300 mètres de haut. Impressionnant et superbe. Christelle stresse un peu parce que nous nous approchons vraiment près, alors que je mange tranquillement à l’intérieur. Mais nous pourrions racler la falaise avec la coque que la quille ne toucherait pas le fond !

Nous laissons ensuite Isola Tavolara à bâbord. Toute en longueur, large d’à peine un demi-mille et culminant à plus de 560 mètres, cette île qui sert de base à l’OTAN est vraiment extraordinaire. Nous mettons enfin le cap sur la Cala Coda Cavallo où nous jetons l’ancre. Il y a beaucoup de monde mais nous savons que plus de la moitié des bateaux quitteront le mouillage avant la nuit.

Le lendemain matin nous mettons pied à terre pour faire un petit tour sur le Capo Coda Cavallo. L’endroit est très beau, mais la visibilité est réduite par des nuages bas. Nous levons l’ancre à peine midi passé. Nous repartons vers le Nord en laissant Isola Molara et Isola Tavolara à bâbord, histoire de voir un paysage différent de la veille. La brise est vraiment très légère. Passé Isola Tavolara, nous envoyons le spi. Le vent monte ensuite progressivement pour atteindre 20 nœuds. A fond sous spi au pied du Capo Figari ! J’adore ! Nous jetons l’ancre un peu à l’Ouest de celui-ci dans la Cala Sabina.

29 juin. Nous avons prévu une étape plus courte que les précédentes et nous allons mouiller dans le Golfo Pevero, à peine 2 milles au Sud de Porto Cervo. Cet endroit, à proximité du Saint Tropez local, est finalement plus agréable que je ne l’aurais crû. Le plus gênant, ce sont les vagues crées par les bateaux qui rentrent à fond su Porto Cervo en fin d’après-midi. Mais si, bien sûr, il y a beaucoup de monde l’après midi, le mouillage est presque entièrement déserté pour la nuit.

30 juin. Depuis quelques jours, il fait une chaleur horrible. Déjà 25°C à 8 heures du matin. L’humidité est terrible. On se croirait sous les tropiques. Le matin, le pont est trempé. L’humidité pénètre partout à l’intérieur : vêtements, draps, coussins, tout est poisseux. Ce matin, nous sommes complètement dans le brouillard et je distingue à peine la plage !

9h30. La brume s’est levée rapidement, le vent aussi. Nous hissons les voiles. Force 4, vent de travers, ça avance bien. Nous abattons un peu plus loin et tirons des bords grand largue dans le passage étroit entre le Capo Ferro et Isola delle Bisce. Je fais attention à ne pas pénétrer dans la zone interdite à la navigation, même si j’ai l’impression que les autres bateaux se soucient moins que moi de cette interdiction…

Le vent est toujours au portant, mais diminue… Nous envoyons le spi. Nous « déposons » les quelques rares bateaux qui naviguent à la voile dans le coin. Regatta ! Le vent faiblit encore. On se fait secouer en permanence par les vagues « mécaniques » des bateaux à moteur qui naviguent à fond entre la Sardaigne et l’archipel de la Maddalena !

Le spi pend lamentablement. Nous affalons. Et nous attendons le vent… Comme nous, trois autres voiliers, ceux que nous avons doublé sous spi, persistent aussi à la voile. C’est suffisamment rare pour être mentionné ! Sans air, la chaleur devient étouffante.

Enfin le vent rentre. Il monte rapidement jusqu’à 20 noeuds. Nous fonçons au grand largue en direction du Capo Testa que nous contournons pour aller mouiller au sud à La Colba, bien à l’abri du vent de Nord Est.

01 juillet. Le vent devrait bientôt repasser à l’Ouest fort. Nous décidons de clore là notre visite des côtes Sardes et de revenir sur le côte Est de la Corse. C’est parti pour une journée complète de près. Nous contournons les Lavezzi par le Sud. Nous commençons à connaître l’endroit par coeur ! Nous arrivons dans le golfe de Rondinara en début d’après midi. Plouf ! A l’eau !

Mots clés : Voile