De Menton à Ceillac par le GR52 et le GR5

22 juillet 2009 par Fred

07 Juillet : Refuge des Merveilles – Madone de Fenestre

Distance : 13.3 km
Temps : 6h20
D+ : 1195 m
D- : 1250 m

Le réveil sonne à 5h15. J’ouvre la tente. Le ciel est clair, mais loin au dessus de l’Italie, on peut voir les éclairs à l’intérieur d’un beau Cumulo-Nimbus. Splendide ! Petit déjeuner. Je m’occupe des pieds de Christelle. Compeed et pansement anti-frottement.

A 6h20, nous sommes prêts à partir. Il fait 10°C. Le coupe-vent n’est pas de trop. Les bâtons sont pliés et attachés au sac à dos. Ceux-ci sont interdits dans la réserve archéologique de la Vallée des Merveilles. Nous faisons un peu de tourisme pour observer quelques gravures rupestres. Nous arrivons sur les premiers névés. La neige est dure, verglacée dans les traces. Nous reprenons les bâtons. Le règlement est une chose, mais la sécurité avant tout…

Nous arrivons au lac des Merveilles. Le névé surplombe le lac de quelques mètres. Nous progressons lentement dans les traces, en faisant très attention à bien planter nos deux bâtons. Tu glisses… Tu te noies… Après ce passage, Christelle m’avoue avoir eu très peur. Je crois qu’elle angoisse un peu pour la suite… La montée jusqu’à la Baisse de Valmasque est difficile à cause de la neige très dure et verglacée, mais la pente n’est pas trop raide et c’est sans danger.

La descente de la Baisse de Valmasque et la montée de la Baisse du Basto se font presque entièrement dans la neige. Mais heureusement, celle-ci est plus molle et la progression est plus facile. Entre les deux, nous trouvons un panneau qui ne dépasse que de quelques centimètres… Nous sommes sur le bon chemin…

A 10h45 nous entamons la descente de la Baisse du Basto. Passé un passage raide fait d’un mélange de terre et de pierres un peu glissant, nous dévalons la pente dans un névé par moment très pentu jusqu’au premier Lac Niré. 300 mètres de descente dans la neige ! Mais celle-ci est bien molle et nous enfonçons bien les talons ! Nous mangeons là sur un îlot de roche entouré de neige. La température est désormais plus agréable. Nous pouvons ranger le coupe-vent.

A peine repartis, nous croisons un chamois peu farouche qui s’approche à quelques mètres de nous. Les lacs Niré sont pris dans la glace ou surplombés de névés très épais. Mais cette fois, nous sommes du bon coté… Nous poursuivons notre descente et nous arrivons à la Barme au pied du Pas du Mont Colomb. Nous pourrions éventuellement bivouaquer un peu en dessous du barrage du lac de la Fous, mais nous préférons continuer pour profiter de la neige molle de l’après-midi.

A 13h40, nous attaquons la montée du Pas du Mont Colomb. Très raide. A mi chemin, nous perdons les marques du GR à la sortie d’un névé. Nous cherchons notre direction. D’après la carte et la boussole, c’est sur la gauche. Waouh ! C’est raide. Impossible que ça passe par là ! Christelle me montre des pseudo-cairns qui partent sur la droite. Nous suivons son idée. Mais 100 mètres plus haut, elle me montre ce qui a l’air d’être un sentier sur la gauche. La carte et la boussole avaient bien raison… Nous repartons donc sur la gauche à travers pierrier et blocs rocheux pour éviter de redescendre. Nous rejoignons finalement le sentier. Un vrai mur ! Nous finissons avec les mains !

Il est 15h30 et nous entamons la descente sur l’autre versant. C’est un peu moins raide mais tout de même… Nous descendons le premier névé en zigzag. Il n’y a pas de traces. Nous sommes peut-être les premiers de la saison à passer… A 16h40, nous sommes encore environ 200 mètres au dessus de la Madone de Fenestre, mais nous décidons de nous arrêter au premier replat où nous pouvons installer la tente.

Cette journée était vraiment superbe. De loin la plus belle de toutes… L’importante quantité de neige en ce début de saison a sans doute bien ralenti notre progression. Mais c’est tellement beau… Plus tard nous rencontrerons plusieurs randonneurs qui nous raconteront qu’on leur a dit que « ça ne passait pas », que c’était « fermé », que ceux qui ont fait le GR52 avant nous ont évité ces 3 cols et sont passés par le pas de l’Arpette. Suite à ces propos Christelle me dira : « Tout le monde savait que c’était impossible. Sont arrivés deux imbéciles qui ne le savaient pas… Et ils l’ont fait ! » Oui Christelle, faire çà seulement 4 ans après avoir découvert la randonnée en montagne, tu peux être fière de toi !

Mots clés : Randonnée